14 & 15 juin 2011 La passerelle d'holzarté, les gorges de Kakuetta, La Rhune.
Pour cette première sortie de deux jours, nous étions 21 rassemblés à 7h30 dans la cour de la SLV. Sacs, chaussures, bâtons de rando et valises étaient alignés en attendant Fabien notre sympathique chauffeur. La bonne humeur et les rires ont eu raison de la grasse matinée des voisins qui étaient encore au lit. 2 journées bien remplies en montagne avec une balade sur le bord de mer (pour certains) après le repas festif de la MF d'Anglet. Quelques photos etant plus parlantes que n'importe quel discours, je vous invite à parcourir les articles et l'album qui suivent.
http://www.section-montagne-slv-lannemezan.fr/album-1898805.html
A PROPOS DES GORGES ET DE LA PASSERELLE D'HOLZARTE.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette passerelle d’Holzarté a pour fonction de relier deux rives de la Gorge d’Olhadubi et non, celles des Gorges d’Holzarté. Les Gorges d’Olhadubi sont composées de canyons étroits résultants de l’érosion effectuée par le torrent d’Olhadubi. Elles forment avec les Gorges d’Holzarté, les vallées de Sainte Engrâce et de Larrau le paysage de la Haute Soule. Étymologiquement parlant, le nom Holzarté provient de deux termes basques à savoir Holtze et Arte qui signifient « entre parois ». A titre de rappel géographique, les Gorges d’Holzarté sont le résultat de l’érosion creusée par le torrent Olhadoko Erreka, la première étendue d’eau à alimenter la gave de Larrau. Ces Gorges d’Holzarté, comme celles d’Olhadubi disposent de très profonds canyons et se rejoignent aux environs de 420 mètres d’altitude. Pour la petite histoire, la Passerelle d’Holzarté a été construite par des bûcherons italiens en 1920. Cet ouvrage très technique a été conçu par des employés de l’aciérie Lombardi Morello de Tardets afin de leur permettre de rejoindre l’autre rive de la Gorge d’Olhadubi où se situaient les chantiers de coupe. Elle leur facilitait ainsi l’accès aux forêts environnantes qui étaient leur lieu de travail, les gardant de descendre puis remonter les sentiers à fortes dénivellations qui donnaient accès à l’autre rive. Elle servait également à faciliter le transport des billots de bois vers les villages des environs.
A PROPOS DES GORGES DE KAKUETTA.
Site des plus sauvages et prestigieux d'Europe, les gorges de Kakuetta, explorées la première fois en 1906 par Edouard-Alfred Martel, spécialiste des expéditions scientifiques, sont aujourd'hui protégées et forcent l'admiration. Nous sommes ici dans l'Amazonie des latitudes tempérées pourtant au cœur de la montagne basque. Une nature vierge luxuriante, d'une beauté farouche, garde le secret de ces gorges.
C'est dans un texte du chroniqueur romain Isotope Bécrèle qu'il est pour la première fois fait mention de la montagne de la Rhune. Isotope Bécrèle nous conte qu'en 92 avant J.C, une demi-douzaine de bateaux vikings remontèrent à la tombée de la nuit la petite rivière Nivelle - l'infrastructure de leurs navires à fond plat les autorisaient en effet à naviguer dans un très faible tirant d'eau. Ces farouches marins nordiques revenaient de Carthage qu'ils avaient mise à sac. Avec armes, bagages, femmes et enfants, ils avaient décidé de s'octroyer alors un petit détour touristique avant de s'en retourner dans leurs sinistres contrées glacées d'origine. Mais, comme nous l'allons voir, le périple de détente de ces redoutables guerriers va vite tourner au cauchemar pour ces hommes du nord pourtant habitués au pire...
À hauteur de l'actuel village d'Ascain, les drakkars des barbares sont interpelés par une
foule agitée qui se presse sur les berges moussues à la lueur des flambeaux : ce sont les Basques.
En ces temps reculés, la légendaire hospitalité du peuple basque n'en est qu'à ses balbutiements et les impétueux scandinaves se méprennent alors sur les intentions véritables des autochtones qui
vocifèrent des "Boga ! Boga !" guturaux en brandissant des pioches surmontées de rameaux de platanes. Devant ces manifestations de sympathie, appuyées certes, mais tellement maladroites en somme,
les Vikings quittent précipitemment leurs navires désormais en flammes et parviennent péniblement à se réfugier au sommet de la montagne y établissant un camp retranché de fortune.
Les Vikings occuperont le site durant près de 200 ans, se reproduisant entre eux, se
nourrissant de racines, d'abricots sauvages, de chèvres égarées et de mouettes jetées contre les flancs de la montagne par les vents facétieux du Golfe de Gascogne.
On peut se demander comment une poignée d'hommes a pu résister si longtemps à une population locale bien supérieure en nombre. La réponse paraît relativement simple : Aux premiers siècles de
notre ère, et toujours si l'on en croit Isotope, la montagne de la Rhune est considérée par les Basques des environs comme un lieu hautement sacré : La Rhune serait pour ces peuplades une sorte
d'aéroport céleste d'où débarquent les divinités multiples de leur mythologie enfantine. Il est donc impossible pour eux, au risque de froisser la susceptibilité les dieux, de s'aventurer sur les
pistes d'atterrissage.
Un jour pourtant, les Vikings disparurent de la surface de la montagne comme par magie. Furent-ils enlevés par les dieux pour leur outrecuidance persévérante ? Les Basques le pensent, bien sûr, mais les spécialistes de la génétique actuelle pencheraient plutôt pour la thèse de la consanguinité évaporatrice. Cette théorie élaborée en 1992 par le professeur Howard Nickelcröm tent à prouver que plus on se reproduit au sein d'une même famille, plus on a tendance à se dissoudre au contact de l'air au fil des générations.
Toujours est-il que quand les Basques de l'époque - devenus chrétiens entre temps - reprirent possession du sommet de la montagne, ils retrouvèrent effectivement les traces des précédents occupants du lieu : des pièces d'or carthaginoises, des trompes de chasse sculptées dans du granit, des bijoux en peau de hareng et partout aux alentours d'innombrables messages mystérieux gravés sur les rochers.
Cet épisode de l'histoire ancienne du Pays Basque nous amène tout naturellement à évoquer
l'origine du nom de cette montagne et il faut bien avouer qu'il s'agit là d'un sujet qui porte depuis longtemps à controverse.
La thèse la plus communément admise - du moins dans la région - est celle de l'étymologie basque du
nom : "larun" voulant signifier en langue basque "bon pâturage". Cependant, depuis quelques années, un aéropage de savants a avancé avec justesse que "rune" est un mot norvégien qui désigne les
caractères des anciens alphabets vikings. Pour ces personnalités du monde scientifique, l'origine scandinave du nom de cette montagne ne fait aujourd'hui plus aucun doute. Certes, l'hypothèse
semble séduisante, cependant comme signalé plus haut, de nombreuses inscriptions ont été relevées sur les rochers et paroies de la Rhune et ce sont ces traces mêmes qui mettent à mal cette
théorie. En effet, il paraît hasardeux d'affirmer que "Jean-Baptiste aime Muriel" ou "à Nadine pour la vie" soient d'autenthiques inscriptions runiques, les prénoms "Jean-Baptiste", "Muriel" et
"Nadine" étant très peu usités dans les pays nordiques du début de notre ère.
LA LEGENDE DE LA RHUNE
Selon une légende très ancienne, un feu couvait dans les entrailles d'un grand serpent à sept gueules qui dormait sous LA RHUNE, on l'appelait "LEBEN SUGER" (le premier serpent), être mythique qui était le maître du monde aux yeux des anciens. Sur la montagne vivait un berger heureux. Un jour, il rencontra une très jolie fille du village voisin et s'éprit d'elle. Celle-ci lui déclara qu'elle ne prendrait comme mari qu'un homme riche et puissant. Afin d'obtenir la quantité d'or et d'argent qui lui faisait défaut, le jeune homme se contraignit a rendre visite au diable, dans sa caverne. Le démon lui ordonna, alors d'embraser les forêts de LA RHUNE. "LEBEN SUGEA" réveillé par l'incendie, se mit à cracher l'or et l'argent que la montagne dissimulait. Des ruisseaux de métaux précieux coulèrent alors depuis le sommet.Dans son désir d'amasser la plus grande fortune, notre berger se servit de ses mains et de ses bras et périt brûlé. De même, disparurent avec l'incendie les forets ancestrales. Voila pourquoi, durant des années, les versants de LA RHUNE restèrent vierges de toute végétation.